Les Songes du Crépuscule
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 Textes de Novembre

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Aytan
Rêveur d'arbres et d'étoiles
Aytan


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MessageSujet: Textes de Novembre   Textes de Novembre EmptyDim 25 Nov 2007 - 11:08

Texte 1




L’arrivée de Gabriel et de son étrange suite provoqua une vague de murmures dans les rangs des deux camps millénairement opposés.
Leur groupe soudain se scinda en deux, laissant s’avancer un Lycan de haute taille, à l’air impassible. Dans ses bras il tenait une femme, une humaine. De longs cheveux gris-argentés cascadaient vers le sol et l’expression sereine de son visage, les yeux clos, atténuait les rides qui lui creusaient la peau.
David ne put réprimer un sursaut.
- Suis-moi, David, lui adjura le Lycan, qui fit volte-face et s’engouffra à nouveau dans le nexus, emportant la femme avec lui.
- Suis-le David, répéta Gabriel. Pour elle.
Un hurlement déchirant s’échappa de la gorge de l’Hybride. La gueule encore couverte des entrailles fumantes de Sélaphiel, il bondit à la suite du Lycan. Gabriel s’engagea à son tour dans l’ouverture, qui se referma derrière lui.

***


- Sombre idiot ! Triple crétin ! Fils d’Humain dégénéré !
Le Seigneur de l’Enfer, la bave aux lèvres, des éclairs dans les yeux, écumait littéralement de rage.
- Ah ça se dit Omnipotent, doté de Pouvoirs inégalables… Et ça perd tous ses moyens à la seule vue de sa Maman ! Non mais je crois rêver…
Le démon mineur, en faction devant la porte, tremblait en silence, priant pour que son Maître ne lui arrache pas corne ou langue pour passer sa colère.
- Calme-toi Samaël.
- Imzzelgom ! Comment oses-tu me donner des ordres ! Oh, c’est ma création mon chef d’œuvre, continua-t-il en parodiant son rival. Je l’ai complètement converti à notre cause, sa part d’humanité n’est plus qu’un souvenir éteint… FOUTAISES !
- Tais-toi, je te dis, je réfléchis. Ce n’est pas normal. Quelqu’un d’autre est intervenu. Nous allons devoir prendre en compte un nouveau facteur…
- Quelqu’un ?
- Oui. Un rictus cruel déforma le visage de l’Apostat. C’est Lui. Enfin !

***


- Vraiment Maître, c’est un véritable plaisir de vous revoir.
- Que... ?
David reprenait difficilement ses esprits. Une terrible douleur lui vrillait les tympans, l’empêchait de se concentrer. Il réalisa soudain :
- Toi !
Le Spectre s’inclina.
- Qui d’autre Maître ? Et n’est-ce pas le lieu rêvé pour nos retrouvailles ? L’endroit où tout à commencé ?
Sa migraine s’estompait et il put enfin comprendre les paroles du fantôme : il était de retour dans sa chambre. Dans le manoir de ses parents. A Vitry. Il se leva d’un bond et arracha d’un geste rageur les grandes tentures noires qui masquaient les fenêtres. La lumière du soleil lui agressa la rétine et l’obligea à reculer mais il eut le temps de reconnaître le parc et d’apercevoir, assises sur la marelle d’un puits, deux silhouettes en grande conversation. L’une blanche et élancée, l’autre noire et trapue. Gabriel et le mystérieux Loup-Garou.
- Et ma mère ?
- Votre pauvre mère est morte de chagrin peu de temps après votre fugue. Ce que vous avez vu tout à l’heure n’était qu’une illusion destinée à vous attirer ici. Gabriel en doutait mais j’étais sûr que ça réussirait. Et ne faites pas cette tête, vous ne sembliez pas faire grand cas de son sort lorsque vous vous êtes échappé d’ici.
- Et toi aussi, alors, tu n’es qu’une illusion, hein !
- Que nenni cher père…
Armoire, table, chaise, valsèrent à travers la pièce, réduits à l’état de miettes par les coups de griffes puissants et désespérés de l’Hybride.
- Croyez-vous pouvoir me berner encore longtemps ? Sais-tu ce que je suis devenu ? Quels sont désormais mes pouvoirs ?
- Bien sûr mon Maître, c’est tout de même grâce à moi qu’ils vous ont été révélés… Le petit David a certes changé, en apparence tout du moins. Le faible et chétif humain est devenu une bête puissante et sanguinaire. Mais au fond, sa vie est-elle si différente ? Le jeune David, craint et rejeté par tous, ne provoque-t-il pas toujours peur, méfiance et jalousie, même chez ceux qui se disent ses alliés ? Et cet adolescent, enfermé dans sa solitude, qui n’aspirait qu’à une seule chose, l’amour, n’est-il pas toujours aussi seul, a-t-il ne serait-ce qu’une seule personne qu’il pourrait qualifier d’ami ?
- Pourquoi m’avoir libéré alors, s’écria David. Pourquoi m’avoir jeté dans les bras d’Imzzelgon ?
- Il fallait que vous sachiez qui vous étiez, que vous preniez conscience de votre valeur. Afin d’avoir toutes les données en votre possession et de faire vos propres choix de vie. Je n’avais pas prévu que vote père me ferait disparaître, ni que vous deviendrez un être avide de vengeance, simple pantin entre ses mains.
- C’est ce que tu crois, se défendit David. Imzzelgon n’est qu’un idiot, je fais semblant de le suivre, mais j’ai mes propres projets, contrairement à ce que tu as l’air de croire !
- D’autres projets ? De vengeance encore ? Défier le Divin en personne, c’est ce que vous croyez vraiment pouvoir faire ? Laissez-moi rire…
David se sentit très las. Il s’approcha à nouveau de la fenêtre tout en se protégeant les yeux de ses mains. De grandes mains velues, terminées par des griffes acérées. Son apparence lui sembla soudain totalement incongrue dans cet endroit. La forme humaine lui parut plus appropriée.

Sa métamorphose achevée, il éprouva une sorte de soulagement. Ses cheveux lisses avaient poussé et des mèches sombres lui cachaient le visage. Il les repoussa, de ses doigts pâles et osseux, et se tourna vers le Spectre. Son regard exprimait une profonde tristesse, un désespoir immense.
- Que vais-je faire maintenant ?

***


Dans la plaine, les Enfants de Gaïa avaient rejoint le camp des Angélus, conformément à la promesse faite à Gabriel et avaient fait part de leur plan mis au point avec ce dernier. Leur tort avait été de diviser leurs forces pour la défense de chacune des Portes. De plus, l’existence d’un, voire de plusieurs traîtres parmi leurs rangs changeait les données. On transféra donc toutes les troupes au pied de la neuvième Porte. Les neuf chœurs se trouvaient ainsi réunis, amputés des quelques pertes séraphines et chérubines. Si jamais Démons et Apostats arrivaient jusque là, ils seraient attendus de pied ferme.

***


A travers le miroir d’onde, Imzzelgom ne perdit rien du mouvement de troupes chez les Angélus.
- La première Porte a été détruite. Les sept suivantes ne sont plus gardées… Voilà qui arrange considérablement nos affaires !
- A quoi bon, puisque sans David, nous ne pouvons les franchir !
Le Maître des Damnations repoussa du pied son serviteur qui gisait au sol et qu’il avait finalement choisi d’énucléer avant de lui serrer le coup avec sa propre queue.
- Tu me sous-estimes Samaël. Crois-tu vraiment que je ne comptais que sur David pour arriver à mes fins ? Il me reste une dernière carte à jouer… Jophiel !
Une silhouette émergea de l’ombre
- Oui Maître ?
- Comment… ? éructa Samaël.
- Des siècles de préparation, mon cher. Lui et quelques autres parmi les Angélus sont entièrement dévoué à ma cause et oeuvrent dans l’ombre pour mes propres intérêts. Il ne me fut pas difficile de les convaincre, étant donné Sa faible, voire quasi inexistante présence à leur côté ces derniers temps. Jophiel, es-tu prêt à révéler aux yeux de tous tes convictions véritables ?
- Bien entendu, Maître. Nous ferons ce que vous nous ordonnerez.
- Faites-nous franchir les sept Portes suivantes. Samaël, un peu d’exercice nous fera le plus grand bien. Nous nous rendons sur place.

***


Les Angélus virent débouler au loin des milliers de démons. Vision cauchemardesque de créatures déchaînées, faites de rage, de haine et de perversion à l’état pur.
- Je ne vois l’Hybride nulle part. Comment ont-ils franchit les Portes ? s’exclama Raphaël.
- J’ai bien ma petite idée là-dessus, grinça Métatron.
En effet, dans cette masse grouillante, quelques tâches blanches témoignaient de la présence d’Anges parmi les démons.
- Les traîtres... Exterminez-les !
Un jet de flèches enflammées s’éleva dans le ciel et vint se ficher dans les torses des anges corrompus. Jophiel et les autres s’effondrèrent, le cœur brûlé par la vengeance céleste. Imzzelgom eut un haussement d’épaule.
- Les imbéciles. Ils auraient du s’attendre à ce genre de représailles et s’y préparer. De toute façon nous n’avions plus besoin d’eux, c’est ici et maintenant que tout se joue. J’ai grande hâte de revoir mon Fils ! Il ne manque que lui pour célébrer la messe finale.
Et se tournant vers Samaël :
- En attendant, que dis-tu de te livrer à un carnage sans précédent ? Ca fait bien longtemps que je rêve de faire de la bouillie d’Angélus !

***


- Penses-tu que ça marchera ?
Gabriel leva les yeux vers les hauteurs du manoir.
- Je n’en sais rien. Mais j’ai bon espoir. Lorsque j’ai retrouvé ces fragments de poèmes, ces écrits malhabiles accrochés aux branches des arbres de ce parc, j’ai compris que je m’étais trompé. Je croyais que ce double développé par David était sa part démoniaque, possédant les souvenirs de son père et cherchant à le retrouver à tout prix. Quelle erreur ! Ce fantôme représente au contraire tout ce à quoi David aspirait en tant qu’Homme, tout ce qui caractérise les humains. Alors certes, il ne possède aucune des qualités que nous apprécions chez eux, seulement leurs défauts. Orgueil, arrogance, libertinage… Mais cette envie de découvrir le monde, de jouir de chaque instant de la vie, cette soif de reconnaissance par les autres également sont profondément et typiquement humaines. Combien ceci est différent de ce que David est devenu ! Il fallait faire réapparaître cette partie de lui-même pour qu’il en prenne conscience.
Le Lycan acquiesça en silence.
- Et puis il y a autre chose. Je ne m’en étais pas rendu compte auparavant mais... Comment expliquer justement ce miracle, cette matérialisation des écrits de David ? Et puis le fait que je me sois retrouvé propulsé dans les Interstices juste à vos côtés ? Une seule explication : Il est intervenu. Plusieurs fois déjà. Je ne sais pas quels sont ses objectifs mais j’ai confiance. Le Divin ne nous a pas abandonnés.
- Hum… Le Lycan grogna. Tu sais ce que j’en pense. Si vous vous complaisez dans cette foi aveugle… Si ça vous amuse de vous laissez manipuler par un Dieu capricieux et lunatique ! De notre côté, cela fait bien longtemps que nous ne nous sentons plus concerné. La seule chose qui nous importe est que l’Equilibre soit préservé. Et ce David en est un élément perturbateur. Nous sommes vos alliés aujourd'hui mais saches que si demain nous sentons que l’Equilibre est menacé de l’autre côté, c’est vos ennemis que nous aiderons.
- Ne t’en fais pas pour ça, j’en suis parfaitement conscient…

L'arrivée de David, frêle silhouette qui se découpait en contre-jour, interrompit leur conversation.
 Comment te sens-tu, lui demanda Gabriel avec douceur.
 Complètement perdu... répondit David.
Et s'adressant au Lycan, l'interrogea à brûle-pourpoint :
 Qui êtes vous ? Vous me ressemblez, vous ressemblez à mon père, mais pourtant vous êtes du côté des Angélus. Etes-vous un Démon ou un fils d'humain comme moi ?
Cette accumulation de questions naïves fit apparaître un léger sourire sur les babines du Lycan.
 Notre race, les Enfants de Gaïa est bien plus ancienne que celle des humains. Nous avons été enfanté par Gaïa elle-même, la Terre, tout comme les Démons sont issus du Feu ou de l'Eau et les Anges de l'Air. Puis Dieu créa l'Homme, Son chef d'oeuvre absolu puisqu'il était à Son image. Il les installa sur Terre et nous en chassa.
 Une bonne raison pour leur en vouloir, à Lui et à eux... Pourquoi chercher à les protéger dans ce cas ?
 La première raison est que nous avons besoin des humains. Notre race s'éteint et eux seuls peuvent servir à nous reproduire. La deuxième est que nous sommes bien au-dessus de ce genre de considérations : rancune, jalousie, individualisme... Nous sommes Neutre, pour employer un terme de l'échelle de valeur humaine. La seule chose qui nous importe est que l'équilibre des Forces soit maintenu. Je dis la plupart d'entre nous car une petite partie, menée par Imzzelgom, ont nourrit une rancune envers le Divin. Comme nous n'étions pas d'accord, il nous quitta et partit rejoindre les troupes de Samaël, l'archange Porteur de Lumière qui entre-temps avait été déchu et rassemblait à ses côtés des Démons de toute sorte dans le royaume des Enfers. Mais deux êtres gouvernés par la haine ne peuvent accepter deux Maîtres, et Imzzelgom partit de nouveau, créant cette fois-ci son propre camp, l'Apostasie.
 Et moi, quelle est ma place dans tout ceci, au milieu des trahisons, du mensonge, et des conflits ?
 Tu es certes le fils d'Imzzelgom mais tu es avant tout notre frère, même s'il nous a trahi. Tu pourrais être des notres si tu le souhaites David. Intégrer la Meute.
Ce dernier ne répondit rien. Il était trop tôt.
Gabriel intervint :
 Je dois vous interrompre car les Portes suivantes ont été franchies. La bataille se déroule maintenant au pied de la neuvième Porte. Il faut nous hâter.

***


Pauvre David. Tu es si perdu. Toi l'Omnipotent tu cherches à te faire une place dans ces mondes mais tu sens confusément que c'est impossible. Comme tu devines juste ! J'aimerais pouvoir t'aider. Sincèrement. C'est impossible pourtant... le sort qu'on te réserve est si cruel ! Mais nous n'avons pas le choix.
Telles étaient les sombres pensées qui agitaient le Chef de la Meute, alors qu'ils naviguaient une nouvelle fois entre les Mondes.
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Aytan
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MessageSujet: Re: Textes de Novembre   Textes de Novembre EmptyDim 25 Nov 2007 - 11:09

Texte 2




- GABRIEL, hurla David dans un éclat de rage.
Imzzelgom détourna le regard du miroir et le doute s’empara soudain de lui. Samaël perça l’angoisse naissant chez son tout nouvel associé.
- Des invités que tu n’avais pas prévus ? ironisa-t-il
- Un simple contretemps, rien de bien grave.
- Douterais-tu des capacités de ton cher et tendre fils
- Je ne doute en rien de ses capacités. J’ai toute confiance en mon fils.
Imzzelgom voulait s’en convaincre, mais il était de plus en plus en proie au questionnement. Il se demandait à présent s’il n’avait pas mis trop d’espérance en son enfant. A contrecœur, comme craignant de voir sa propre défaite, il replongea son regard dans les ondes.

Jophiel marchait encore, guider par son instinct, ce même instinct qui l’avait obligé à déserter son poste à la deuxième porte. Il ne comprenait pas lui-même pourquoi cette sensation l’avait envahit, peu de temps avant que l’hybride n’arrive en vue de son prochain objectif. Mais il savait qu’il ne pouvait laisser passer, ce qu’il appelait « un signe du divin ». Il arriva alors en haut d’une falaise qui surplombait le champ de bataille qui se trouvait à quelques kilomètres de là. Devant lui se tenait un singulier personnage qui observait le combat, drapé dans une cape, faisant de lui, un inconnu aux yeux de la plupart. Mais ceux de l’ange était bien plus avertit que la plupart.
- C’était donc toi le traître, déclara Jophiel
- En voila une bien bonne surprise. Quelqu’un aurait-il réussit à percer mon secret ? déclara l’inconnu, sans même se donner la peine de regarder son interlocuteur.
- Mais quel démon t’habite ? Te rends-tu compte de ce que tu as provoqué ?
- Arrête tes sermons, veux-tu. Tu n’es pas mieux que lui, dit-il en insistant sur ses derniers mots avec un dédain certain.
- Tu as donc perdu toute raison. N’as-tu plus aucun respect, lui répondit-il, ressentant la colère l’envahir.
- La raison, c’est tout ce qu’il me reste. C’est ce qui m’a poussé, répondait-il d’un ton las, toujours le regard sur l’assaut qui avait lieu sous ses yeux.
L’homme restait un mystère pour Jophiel qui ne comprenait en rien les motivations qui l’avait poussé. Outré par son attitude, l’ange sentit une chaleur l’envahir, une sensation bien étrange pour lui. Il posa une main sur la garde de son épée alors que toutes les horreurs de David lui revenaient en mémoire. Il ne trouvait aucune réponse à ses questions : quand s’arrêtera la fureur de l’hybride ? Jophiel avait l’impression affreuse que David maudissait tout, et qu’il ne se reposerait que lorsque tout sera détruit. Sortant sa lame du fourreau, l’archange se précipita sur le traitre en hurlant.
- Tu as choisis le mauvais chemin, Michael.

Devant la deuxième porte, plus rien ne bougeait depuis l’arrivé de Gabriel et du Metatron. Ils pouvaient sentir sur leur corps, la puissance du silence qui s’était installé, et pourtant, jamais le hurlement du champ de bataille n’avait été aussi présent. David semblait perturbé par l’apparition de son vieil ennemi. Son nom même était une abomination aux yeux de l’hybride qui ne voyait en lui, qu’un rappel de son ancienne vie. Mais depuis, il avait changé. Il n’était plus le garçon malingre qui avait vécu toute sa vie prisonnier de sa chambre. David était devenu fort, une puissance craint par tous.
Gabriel comprit bien vite en voyant la réaction de l’hybride que celui-ci ne s’attendait en rien à le voir. Il sut alors qu’il restait de l’espoir. David avait acquis bien trop de pouvoir, bien trop vite. Il maitrisait sa force, c’était une certitude. Mais alors qu’il croyait tuer Gabriel, il ne l’avait envoyé que dans les interstices. Il ne se doutait pas alors, que cela conduirait Gabriel à entrevoir une brèche dans sa cuirasse : sa propre mère. Mais lors de leur passage à Vitry, Gabriel, sous les traits du père François, avait appris qu’elle était morte, peu de temps après le 10ème anniversaire de son fils. Et pourtant, cette nouvelle n’avait pas empêché l’ange et les enfants de Gaïa de revenir se battre du coté des Angélus afin de protéger les portes.
Le Metatron se posa près de Gabriel.
- Heureux de te revoir
- Attaquons nous tous les deux à lui, les enfants de Gaïa s’occuperont des légions démoniaques et de leur commandant.
- David vient de battre Selaphiel dans un combat titanesque, et pourtant il ne semble pas être le moins du monde fatigué. Il est poussé par la rage et nous ne serons pas trop de deux si nous voulons l’arrêter avant qu’il n’est anéantit les portes restantes.
- Très bien, alors allons-y
Le Metatron tendait une épée à l’ange lorsqu’il fut frappé par l’hybride, le projetant à plusieurs mètres. David essaya ensuite d’attraper Gabriel qui esquiva de justesse. Derrière eux, les légions démoniaques sonnèrent l’alerte et s’engagèrent sur le champ de bataille.
« C’est à nous de jouer, nous devons tenir notre engagement » déclara le chef des enfants de Gaïa. Dans un hurlement, ils se ruèrent à l’encontre des forces envoyés par Imzzelgom accompagné des chérubins en poste.

Michael avait eu largement le temps de sortir l’une de ses épées pour contrer celle de Jophiel. Ils plongèrent dans le regard de l’autre comme pour sonder le fond de leur esprit. L’un arborait des yeux emplit de rage tandis que ceux de l’autre était la preuve d’une paix intérieur. Le recteur des chérubins ne parvenait plus à contenir sa fureur envers le traitre. Il le repoussa violemment.
- Pourquoi Michael ? lui demanda-t-il comme une supplique
- A cause de ton divin.
- Du divin, reprit Jophiel
- Bien sûr, le divin qui est partit, qui nous a laissé, abandonné à notre sort.
- Tu… L’ange n’arrivait même plus à articuler les mots.
- C’est de vengeance dont j’ai soif à cette heure.
La traitrise de Michael ne tenait donc qu’à une vengeance. Il se précipita sur alors sur Jophiel, tentant de l’atteindre d’une fente à gauche que l’ange détourna grâce à sa lame. Il était toujours perdu à cause des révélations qu’il venait d’entendre. Le détachement que prônait Michael déstabilisait son adversaire. Comme pour essayer de le ramener à la réalité, le recteur des vertus l’attaqua à plusieurs reprises, jouant de vitesse à chacun de ses coups. Jophiel avait de plus en plus de mal à esquiver les assauts de son adversaire. Le métal des lames s’entrechoquait avec plus de force à chaque coup. La symphonie mortelle qui en sortait enveloppait la scène de désespoir.
- Comment as-tu su que c’était moi ? demanda Michael lorsque Jophiel arrêta son épée.
- Tu as réussit à duper tout le monde en faisant passer Ariel pour le traitre. Mais Il n’avait pas l’autorité, ni l’occasion d’ouvrir la porte à Imzzelgom. Par contre, son recteur
- Ariel, quelle merveilleuse recrue. Il était un allié de choix, mais il n’est qu’un parmi les autres qui se sont joint à ma cause.
Utilisant ses ailes pour se donner de l’élan, Jophiel sauta en arrière pour se dégager de l’emprise du traitre. Ce dernier semblait garder une forme resplendissante alors que son adversaire commençait à montrer des signes de fatigue. Jophiel fondit sur la Vertu, son arme tendu. Michael sortit alors sa deuxième épée et roula sur le côté pour esquiver l’attaque puis répliqua avec plus d’entrain.
- Il y a toujours un point que je n’arrive pas à comprendre, dit-il. Comment as-tu réussit à me retrouver ?
- Ce que j’ai pris pour un signe du divin, c’était le doute qui s’est installé en toi comme un parasite. Il laisse derrière toi une trace qui m’est facile de suivre.
Gabriel engagea le combat contre David. Il résistait mal aux assauts du lycan qui l’assaillait de coups de griffes. Le Metatron tenta de venir à son aide, mais il fut dégager d’un simple coup de bras de l’hybride. Dans ses yeux on ne pouvait lire qu’une envie : pouvoir déchiqueter de ses propres mains la carcasse de l’archange.
- Alors Gabriel, que penses-tu de « la peur sans nom ». Que penses-tu de celui que tu considérais comme un pestiféré ? Pourtant, jamais je n’ai fait quelque chose contre ce Seigneur dont tu nous rabâche sans cesse les oreilles. Mais aujourd’hui, je vais réduire à néant sa si belle création, déclara David dans un rire emplit de rage.
L’archange ployait sous les attaques répétées. Ne pouvant ni esquiver, ni arrêter tout les coups, sa peau se recouvrait peu à peu de blessures plus ou moins profondes. Mais ces quelques paroles, livrés par David avait eu l’impact d’une révélation pour Gabriel. Il se sentit soudain la cause de tout cela. Il crut apercevoir la totalité du problème que représentait l’hybride. L’attitude de tous envers lui avait conduit inexorablement à cette situation.
Autour d’eux, les légions démoniaques tombaient sous les assauts des autres lycans, même si certain d’entre eux avait été terrassés. Sur le sol gisait d’innombrable corps, mêlant le sang à la poussière. Metatron tenta de nouveau de frapper David de son épée, mais celui-ci l’attrapa de la main et la brisa en deux. Durant quelques secondes, toute l’attention de l’hybride se posa sur le Metatron, quelques instants qui suffirent à Gabriel pour frapper, enfonçant son arme dans le coté du Lycan. Une seconde qui dura une éternité. David hurla, laissant par la même Gabriel s’échapper de son étreinte. La bataille s’arrêta alors. Un liquide noir sortit de la blessure de David lorsque celui-ci retira l’arme. Gabriel savait pertinemment qu’il n’avait pas vaincu, mais cela leur laissait entrevoir la lueur d’un espoir.

David, d’abord choqué, sentit un second souffle ravivé la flamme de sa fureur. Une rage d’une démence encore inconnue parcourait les veines de l’hybride. Dans son esprit tourmenté apparut alors le spectre. Cet ami qui l’avait laissé seul depuis si longtemps, revenait le voir, comme lors de leur première rencontre, lorsque David était fragile et malingre.
- Tu n’as donc pas changé, tu es toujours aussi faible. Tu seras donc éternellement un moins que rien. Donne un nom à cette peur. Celui qui en est la cause est juste devant toi. Ne le laisse point jouir de son triomphe. Prouve à ton père que tu es digne de lui.
Ces mots augmentèrent sa colère de manière incontrôlée. Même David ne semblait plus avoir d’emprise. De son corps émana comme une aura, d’un noir absolu. A mesure qu’il se redressait sur ses pattes, ses blessures se refermèrent, ne laissant aucune trace de leur existence. La peur s’empara de tous les acteurs de la bataille. L’hybride ouvrit des yeux d’un rouge sanguin qui se posèrent de suite sur Gabriel. Dans un hurlement, il laissa échapper toute sa rage, sa colère, toute celle qu’il avait accumulé depuis sa plus tendre enfance. Une onde de choc balaya alors tout sur son passage, soufflant les démons comme les angélus ou les lycan sur plusieurs mètres. Elle se propagea sur tout le territoire, touchant Jophiel et Michael dans leur duel. Elle avançait toujours, détruisant sur son passage les portes restantes. La deuxième, tout d’abord, elle atteint très vite la troisième et la quatrième qui se désintégrèrent sur son passage. Lorsqu’elle aborda la cinquième, l’onde n’avait en rien perdu de sa force, et la porte tomba en poussière sur son passage, comme la sixième, la septième ou la huitième. Toutes soufflées, toutes tombées en poussière. Le dernier rempart, la dernière porte céda sans opposer plus de résistance que les autres.
La dernière barrière disparut, un flot de lumière inonda les plaines et le champ de bataille. Lorsque l’éclat disparut, ils ouvrirent les yeux sur une ville en proie au chaos et à la désolation. Des flammes sortaient des bâtiments encore debout qui côtoyaient ceux en ruines.
- Vitry, soupira Gabriel.
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