Les Songes du Crépuscule
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 Textes d'Octobre

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Aytan
Rêveur d'arbres et d'étoiles
Aytan


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MessageSujet: Textes d'Octobre   Textes d'Octobre EmptyDim 28 Oct 2007 - 12:56

Texte 1



Dans le grand hall baigné par une douce lumière, une voix s’éleva
- L’hybride est incontrôlable, je crois qu’il nous est impossible de riposter. Sa puissance est phénoménale.
- Il a raison. Seul le divin pourrait nous venir en aide à présent.
- En effet, même le Métatron est dépassé, rajouta une autre voix. Nous avons joué toutes nos cartes.
- Pas toutes, déclara une voix dans l’assemblé.
- Qui a parlé ? demanda la première voix.
- C’est moi, dit l’ange, en se levant.
D’une main, il enleva le capuchon blanc qui lui couvrait le visage. De longs cheveux blancs vinrent caresser son bas-dos. Ephélias regarda droit en direction de ses supérieurs. D’un signe, il fut invité à s’approcher de l’estrade. Il enleva sa cape, laissant apparaître deux épées à sa ceinture. D’un pas certain, il avança dans l’allée, le tintement de ses armes comme seul accompagnement. Ephélias posa un genou à terre.
- Qu’aurais-tu à nous proposer, Ephélias du crépuscule ?
- Le batard d’Imzzelgom est non loin d’atteindre la deuxième porte. Je ne crains qu’elle ne soit déjà perdue. Il est trop tard pour tenter quoi que ce soit.
- Comment peux-tu en être aussi sûr ?
- Car il ne reste qu’une chose que nous puissions faire à ce moment, notre dernière chance de mettre un terme au carnage de l’hybride.
- Que proposes-tu donc de faire ? demanda la voix d’un ton courroucé.
- Il nous faut libérer Sandalphon, déclara-t-il
A ces mots, un silence glacial envahit la pièce avant d’être remplacé par un flot de murmure venant de toute part. Mais Ephélias, sûr de lui, ne cilla pas. Aucune émotions ne vint le troubler, il resta stoïque face à l’indignation des autres.
- Auriez-vous perdu tout bon sens ? répliqua la voix, débordant d’une colère palpable. Vous semblez oublier la puissance incontrôlable de Sandalphon. Pourquoi croyez-vous qu’il soit prisonnier du cristal.
- Je crois hélas que ce soit le dernier espoir qu’il nous reste. Délivrons-le et envoyons-le à la rencontre de l’hybride. L’esprit de Sandalphon à eu tout le temps de se développer durant son emprisonnement. Il saura maitriser sa puissance accru au fil des décennies.
- Je n’ai pas confiance en votre jugement, mais vous avez raison sur un point : c’est la dernière chance que nous avons. Alors ainsi soit-il ! s’exclama la voix.
Ephélias se releva et se dirigea vers la sortie du grand hall avec un simple sourire au coin des lèvres.

Gabriel fut conduit par les enfants de Gaïa à travers les volutes de brouillard jusqu’au passage qui mène aux autres mondes. Durant tout le trajet, les mots du vieux lycan lui revenaient sans cesse à l’esprit. Pourtant, l’ange ne parvenait pas à se concentrer sur les dires. Dans cet environnement brumeux, où seul le noir côtoyait le gris, un paysage sans couleurs, là tristesse et la mort étaient de bonnes amies. Gabriel se demandait encore comment les hybrides avaient survécu tant de temps ici. Finalement, ils s’arrêtèrent. Le Lycan qui menait le groupe désigna du doigt, au loin, l’entrée d’une grotte et tout de suite après, la tâche rouge qui tournoyait dans le ciel terne.
- C’est ici, déclara-t-il. Le passage est là-bas.
- Et là haut est le monstre que vous redoutez tant. Pourtant, de si loin, que peut-il bien faire ? répondit Gabriel.
- Tu juge bien vite pour un ange. Ce monstre est un cracheur de feu. Même d’aussi loin, les flammes de son souffle gardent toutes leur chaleur et brûle tout sur leur passage.
- Très bien, je vais voir ce que je peux faire.
Et sur ces mots, l’archange porta la main à sa ceinture, et la réalité lui revint bien vite à l’esprit. Il avait perdu tout ses habits et son épée. Une vague de découragement le submergea. Le vieux lycan percevant son désarroi, fit signe à un autre hybride de s’approcher. Gabriel déplia ses ailes blanches et s’apprêta à s’envoler lorsqu’il sentit la patte d’un lycan se poser sur son épaule. L’un des enfants de Gaïa lui tendit une lame, enveloppé dans un tissu rouge. Reprenant confiance en lui, l’ange saisit la garde qu’on lui tendit et la souleva avec aisance. Il resta admiratif devant une telle beauté.
- C’est une lame très ancienne, annonça l’ancien. Nous la conservons depuis bien longtemps. Elle te sera plus utile qu’à nous, tu n’a pas de griffes toi.
Gabriel hocha la tête, acceptant par la même, le cadeau qui lui était fait, et s’envola dans un battement d’ailes.

Imzzelgom et Samaël, toujours autour du miroir, contemplait l’exploit de David.
- Je dois avouer, commença Samaël, que ton batard à réussit. Mais cela n’était que la première des neuf portes.
- Je n’ai aucun doute sur les capacités de mon fils, surenchérit Imzzelgom. Bientôt, très bientôt, les neuf portes feront partit du passé, et nous étendrons notre domination aux autres mondes.
- Ton impatience apportera dans sa course l’imprudence, et alors, mon cher Imzzelgom, que feras-tu ?
Le père allait répondre, lorsqu’un démon s’approcha de lui. Il se baissa pour écouter la requête du petit être et laissa transparaître l’espace d’une seconde, de l’inquiétude mêlée à de la peur. Reprenant un air grave et assurer, il se retourna vers Samaël.
- Des mauvaises nouvelles ? demanda-t-il
- Aucune que mon fils ne puisse surmontée, mon cher, répliqua-t-il en replongeant son regard dans le miroir, juste à temps pour voir son fils ouvrir l’assaut sur la deuxième porte.
- J’aurais une dernière question à te poser : ton batard est à moitié humain. Comment as-tu fait pour qu’il renie sa part d’humanité.
- C’est très simple. J’ai fait en sorte que les humains le renient. Ils ont cru qu’il était malade, souffrant de « la peur sans nom » comme ils l’appelaient. J’ai porté le coup de grâce lorsqu’il a commencé à se cloîtrer dans sa chambre. J’ai ordonné qu’on tue ses parents, son seul lien d’humanité encore existant. Sans ses parents pour le nourrir, j’ai demandé à une jeune hybride de lui apporté de déposer de la nourriture devant sa porte chaque jour. En aucun cas elle ne devait voir David. Il vécu tant d’années isoler des humains, renier et maudit par eux qu’aujourd’hui il leur voue une haine incommensurable.
- Je dois avouer que c’est finement jouer, Déclara Samaël, alors que dans le miroir, David faisait fondre la deuxième porte.
- Il prend en assurance vois-tu, il a détruit la deuxième porte encore plus vite que la première.
Ils se mirent alors à rire d’un rire grave en voyant le chaos que semait l’hybride sur son chemin.

Ephélias entra dans la pièce inondé de lumière réfléchit par des murs d’une blancheur éclatante. Seul au milieu de la salle trônait le grand cristal dans lequel on pouvait apercevoir Sandalphon, plongé dans un profond sommeil.
- C’est l’heure mon ami, il est temps pour toi de te réveillé de ton long sommeil et de montrer aux autres ta véritable puissance, murmura l’ange à l’intention du prisonnier.
Il posa une main sur le cristal qui se mit à scintiller quelques instants avant de disparaître, laissant ainsi tomber sur le sol le captif. Ephélias se pencha alors pour aider Sandalphon à se relever.
- Il y a bien longtemps que je n’avais respiré un air si pur. Qu’il est bon d’être libre.
- Hélas, nous te libérons en des temps très sombres, soupira Ephélias. Un grand malheur s’abat sur nous. Imzzelgom a eu un batard, un hybride : David. Ce lycan marche en ce moment même sur les neufs portes. Il en a déjà détruit deux et il ne semble même pas essoufflé. Sa puissance est incommensurable. Tu es notre dernier espoir.
- La situation que tu dépeins est bien noire. La première qualité d’un ange n’est pas d’avoir espoir en l’avenir. Mon esprit s’est beaucoup développé pendant ma transe et j’espère pouvoir maitriser la puissance que le divin a placée dans mon corps.
- Mais tu es encore faible, rajouta Ephélias. Je vais te conduire jusqu’à la troisième porte. Il faut que nous y arrivions avant les légions démoniques.
Plaçant alors un bras dans son dos, l’ange aida Sandalphon à sortir de la pièce.

Gabriel gagnait encore en altitude. La tâche rouge se précisait à chaque battement d’ailes. C’est alors qu’un torrent de flamme jaillit dans sa direction. Il esquiva en roulant sur le côté, mais dû aussitôt rouler dans l’autre sens pour éviter un nouveau pilier de feu. Les projectiles tombaient avec rapidité, et l’ange avait tout juste le temps de les éviter. C’est alors qu’il l’aperçut : son plumage enflammé, sa tête d’aigle aux yeux et ailes dorés et ses pattes de lion. A défaut d’un oiseau, c’était un griffon qu’il allait affronter. Les boules de feu ne cessaient de jaillir de son bec, avec toujours plus de rapidité. A celles que l’ange ne pouvait échapper, il les tranchait avec son épée dont la lame ne rougissait même pas. Se rapprochant toujours plus, Gabriel essayait de trouver une faille dans la défense du monstre. Mais aucune ouverture ne semblait s’ouvrit dans son attaque.
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Aytan
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MessageSujet: Re: Textes d'Octobre   Textes d'Octobre EmptyDim 28 Oct 2007 - 12:57

Texte 2




— Oh, prononça Sélaphiel. Gabriel n'a pas réussi à accomplir la mission dont nous avions parlé. Soit ! que ce David vienne, j'ai hâte de le rencontrer… Non, mieux ; j’irai au-devant pour mettre fin une fois pour toute à cette menace. Fini la pusillanimité et les défenses hasardeuses !

Je sais l’inutilité de le blesser physiquement avec ses pouvoirs angéliques de régénération, pensait David en jaugeant son adversaire. Cependant tout coup porté à l’ennemi est plus qu’une négation de la défaite, c’est une strophe ajoutée au grand chant de la victoire. Philosophie simpliste ? J’en conviens, mais qui officie le cas échéant avec la vertu d’une propagande salvatrice. Déjà s’estompe mon pessimisme, son arrivée subite et les massacres faits dans nos rangs m’ayant fait douter quelques instants. Je vais le tuer. Oh, oui !
« Mais voilà ! Sélaphiel me rappelle vite à l’ordre… en me mettant du plomb dans la cervelle, littéralement.
La masse d’arme s’enfonça dans la partie blessée du visage de David. Le métal laboura sa peau, ripa sur ses os, s’incrusta et s’acharna, mêlant sang, poil et chair dans une même bouillie. Le Lycan n’avait rien vu venir. La douleur s’infiltrait avec les pics qui ornaient la masse d’arme du Séraphin. David ne parvint pas à crier : un morceau en forme de croc de boucher lui coinçait la mâchoire. Il tomba à terre. Sélaphiel ne lâcha aucunement prise. Une réaction biochimique sur laquelle David n’avait aucun contrôle entraîna une suite de mouvements réflexives débiles dans ses muscles : il se mit à trembler comme un épileptique avec une violence telle qu’il manqua ouvrir sa main droite et perdre son ultime recours, sa seule arme, son épieu.
Tandis que Sélaphiel clouait impitoyablement David par le crâne… jusqu’à lui dévisser le cou, lentement, férocement, avec délectation en tournant sa masse d’arme sur elle-même tout en l’enfonçant, l’Hybride se sentit transpercé par une sorte de délivrance malsaine. La vie qui s’écoulait hors de moi se prolongea dans mon épieu — qu’il n’abandonnait toujours pas. Devenu pur instinct, il le planta, en un excès de rage bouillonnant, droit dans la poitrine du Séraphin.
De surprise, d’effroi et de douleur, Sélaphiel relâcha des deux mains sa masse d’arme pour les porter vers l’épieu et l’extirper au plus vite de son cœur. D’un geste fulgurant, David arracha d’une main la masse d’arme de sa tête, et la balança en plein dans la face de son ennemi pour la lui exploser. Sa mâchoire libérée, le Lycan poussa un hurlement de haine farouche dédiée à son père et aux démons de la guerre. Sélaphiel tomba en arrière, la boule épineuse encastrée dans son front.
David recula d’un pas et évalua la situation. Son ennemi avait perdu de sa superbe. Sélaphiel se releva avec difficulté, titubant, les doigts fouillant dans ses chairs pour extraire les pics de la masse… dégoulinures d’ichor dans les cris de la guerre. Le Séraphin gémissait. Cette détresse renvoyait, tel un miroir cruel, à tous les maux de la dévastation... et David s’y reconnaissait étrangement. Pas de masque à enlever cette fois ; ils jouaient à visage découvert. Cette terre martyrisée, de cendres et de poussières noires tapissée, s’affichait sous les pas des deux guerriers comme le dernier témoin de la lutte ultime. Les étoiles disparaissaient peu à peu. Le ciel se couvrit, se dérobant à tout regard. Quand tout serait fini, les angélus survivants viendraient pleurer… d’immenses pans nuageux éclateraient certainement pour laver cette terre de la souillure et du mal. Dieu les avait-il abandonnés ?

***

Gabriel, les Lycans originels dans son dos, leva les mains, paumes ouvertes, devant lui. Elles se mirent à miroiter, d’une lumière aux effets contradictoires, violant le réel dans sa dignité même. Les particules explosèrent lorsque la cohésion moléculaire s’effondra. L’espace avait disparu dans la compression de sa masse. Plus d’architecture qui le structurait, ni de poésie qui en sondait la quintessence, ou d’arcanes qui en délivrait le sens. Mais un espace sans matière n’est rien. Littéralement. Le néant. Le pur néant. Or la Nature ne supporte pas le vide… De la brèche s’ouvrit un passage, vers un autre monde… vers Vitry.
— En route, prononça l’Archange.

***


Tout se présentait dans une sorte d’hallucination qui tenait du prodige, mais un prodige mortifère.
Sélaphiel gardait en main l’arme qu’il venait de déloger de son front. Il pissait l’ichor de façon visqueuse, avec des caillots comme si son sang avait commencé à coaguler à l’intérieur de ses veines. Comme si son corps imitait la Terre en un phénomène volcanique. Il regarda autour de lui, hagard. Son geste avait momentanément médusé David et les démons qui s’approchaient de lui. Les assaillants murmuraient des jurons comme s’ils venaient d’assister à un acte qu’ils ne crussent pas possible. Sélaphiel attaque soudain ! D’une manchette de la main gauche il arracha la pomme d’Adam du plus proche des démons, tandis qu’il perfora de part en part, au niveau du plexus solaire un second, puis un troisième. Ils moururent sans même comprendre qu’ils venaient d’être tués. Toutefois le commandant de la cohorte, un incube à la beauté stupéfiante, d’or vêtu, réagit très vite. Il visa le Séraphin avec son arbalette et tira à deux reprises sur l’assaillant. Mais Sélaphiel écarta de la main les projectiles comme on fait s’envoler une mouche qui bourdonne trop près de son oreille, avec agacement.
L’incube s’apprêtait de nouveau à lancer un carreau de feu, malgré l’inutilité du geste, lorsque Sélaphiel, s’étant propulsé d’un mouvement d’aile jusqu’à lui, s’empara de l’arme (et de la main qui la tenait) et les arracha. Le hurlement de douleur, d’effroi conjugué du commandant, déchira les entrailles de la nuit. Avec la masse d’arme, Sélaphiel fracassa la cervelle d’une Stryge qui s’était jeté sur lui, tandis que le commandant de l’escouade se vidait de son sang en se maintenant le moignon. Le Séraphin le regarda comme seul sait le faire un guerrier fanatique — avec jubilation, puis il l’acheva en lui écrabouillant son visage sublime contre un des rochers délogé de la muraille. Pris dans l’engrenage de l’extase et de la frénésie meurtrière, Sélaphiel s’aventura sans autre considération dans une orgie de chair. Il massacra encore une dizaine de goules et d’incubes, sans même reprendre son souffle. Des tripes à nu, des têtes en charpie, énucléés, charcutées, éclatées, des os en bouillie, des râles et la mort triomphante. On aurait dit un démon au milieu des marécages de l’enfer… tant il se mouvait avec facilité dans l’extermination.
Il se tourna alors vers David, un sourire horrible aux lèvres. Son visage, reconstitué, exprimait le mépris et l’arrogance.

***


Il avait conjugué l’accomplissement du terrible à la pleine sécurité de l’isolement. Sa préméditation avait été lugubre et sans faille. Il était là, à les observer. Parfois il se joignait au combat avec une hargne et une fureur sans égale, donnant le change sur sa fidélité. Favorisant la victoire d’un camp alors qu’il luttait souterrainement pour l’autre. À cet instant il pensait, il doutait aussi, quelque peu. Mon tort serait-il d’avoir surestimé leurs modes de logique, disait-il en son for intérieur, au vu de la tournure des événements. D’avoir uniquement pensé ces créatures dans leurs propriétés, les uns par rapport aux autres situés. Ai-je eu tort d’avoir privilégié la profondeur des désirs et des ambitions et investi leurs angoisses de fausses rumeurs ? David, personne n’a véritablement compris, dans un camp comme dans l’autre, ta nature et ton rôle précis. Tu es la singularité, le pivot qui permettra l’avènement de…
Soudain, l’Ange rebelle fut interrompu dans ses réflexions, quelque chose d’inattendu était en train de se réaliser.

***


Le Séraphin exhibait sa superbe. Comme régénéré dans sa monstruosité… il allait s’adonner au carnage pour lequel se recoupaient tous les fils de son destin. L’Hybride apparaissant comme le point d’orgue de cette folie. Sélaphiel serait celui qui stopperait l’invasion des abysses.
Tel l’œil du cyclone au milieu de la tempête de la bataille, l’Hybride et le Séraphin se faisaient face. Le corps de l’un luisait de lumière, tandis que le corps de l’autre accrochait les ténèbres. L’engrenage de la dévastation reprit son droit. Ils se jetèrent l’un sur l’autre. David le gratifia d’un coup monumental vers la gorge. Mais Sélaphiel s’abaissa avant qu’il ne l’atteigne… tout en lançant son bras armé de la hache vers la poitrine velue du Lycan. David se replia sur lui-même, tout en parant l’attaque. Violemment. Il essaya de briser de ses griffes la tête de la masse d’arme. Or, la mobilité du Séraphin était telle que l’Hybride tapa dans le vent. Comme une foudre vivante, Sélaphiel s’infiltra dans cette brèche de la défense de son ennemi et lui frôla le bout du téton droit. D’un recul formidable de rapidité, David évita qu’il ne l’entaillât plus profondément… mais la créature de Dieu poursuivit son mouvement rotatif vers le bas pour éclater un des genoux de son adversaire. En effet, l’esquive de David nécessita qu’il se plia d’une manière telle qu’il offrait un espace à Sélaphiel pour l’atteindre.
Le choc fut convulsif et horriblement douloureux. Il dessina une fracture tout le long du genou jusqu’au pied. Mais ce faisant, Sélaphiel s’était considérablement abaissé et David asséna un uppercut de son poing gauche qui lui cassa plusieurs dents.
Autour d’eux, galvanisés par la victoire de plus en plus évidente du Séraphin, les troupes divines redoublèrent de vaillance face aux hordes démoniaques. Mais la cohorte des incubes subit sans faiblir la contre-attaque. Et David ne reculait aucunement, ses blessures n’avaient pas l’air de le gêner outre-mesure.
Ainsi, avec des réflexes d’égale vélocité, les deux combattants parvenaient tour à tour à endiguer l’avalanche des assauts mutuels ou à s’infliger des blessures sans réelle conséquence. Pourtant, après des heures de combat, Sélaphiel commença à réagir avec une infime fraction de seconde de retard qui s’élargit subitement en une hémorragie qui le submergea. Il prenait du retard, frappait avec moins de puissance… sa stratégie suivait avec de plus en plus de difficulté le rythme des attaques/ripostes. La muraille de sa chair angélique se lézardait plus rapidement que la régénérescence de son organisme. Le processus d’entropie s’accélérant en lui, alors que l’Hybride paraissait indestructible.
Sélaphiel luttait néanmoins avec une puissance folle qui mettait à mal le Lycan. Pourtant David conservait un sourire carnassier, comme s’il devinait l’inévitable. Soudain il agrippa le bras droit du Séraphin et lui brisa le radius en deux endroits. Les craquements d’os se répercutent dans son hurlement. Profitant de cet avantage, dans une impulsion de haine pure, David se colla à son ennemi et lui mordit la joue. Il arracha un morceau albâtre de chair. Sélaphiel hurla de nouveau tout en tentant d’éventrer l’Hybride. Le cuir à peine entaillé. David balança mon genou dans les burnes du Séraphin… qui s’affaissa. David lui asséna une manchette dans le cou, ses griffes s’enfonçant d’un bon centimètre. Le Lycan allait le décapiter mais Sélaphiel bloqua in extremis son poignet. David intensifia son effort… En catastrophe le Séraphin tenta de le repousser, mais sa prise était mauvaise. David avait le dessus. Cette étreinte qui les liait était hideuse. Le Séraphin vomit de l’ichor sous la poussée. Il faiblit de plus en plus.
L’éternité seule avec le néant donne la réponse au procès de la haine. Là plus de carnage, d’énigme ou de gibet ; l’expiation froisse les épées sur l’azur et communique avec les tombeaux. Sélaphiel, comme au carrefour des chemins inconnus, vit s’entrouvrir par cette fissure la vérité imprononçable de l’être lugubre qu’il combattait.
— Tu crois me connaître, chuchota David à l’oreille de son ennemi, quelle erreur ; je ne suis ni celui qu’on s’imagine et encore moins celui qu’on pense être.
Et le Lycan, dans un acte qui relevait de l’impossible, se dégagea des mains de Sélaphiel, avec une facilité déconcertante… et, d’un mouvement latéral de ses griffes, il lui mit les tripes à l’air ! Monstre, bête et quelque chose de plus, tout la fois, David se jeta à la gorge du Séraphin et entreprit de le dévorer.
Mais une explosion le détourna de son festin, de son triomphe. Dans le ciel noir apparut la silhouette haïe de Métatron. Plus bas, vers sa droite un nexus déchira l’espace… Gabriel, celui qui l’avait trahi en tant que père François, en émergea. Des Lycans se tenaient derrière lui.
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