Les Songes du Crépuscule
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 Textes d'Avril en Lice

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Aytan
Rêveur d'arbres et d'étoiles
Aytan


Nombre de messages : 773
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Date d'inscription : 26/12/2005

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MessageSujet: Textes d'Avril en Lice   Textes d'Avril en Lice EmptyDim 29 Avr 2007 - 23:01

Texte 1



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Aytan
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MessageSujet: Re: Textes d'Avril en Lice   Textes d'Avril en Lice EmptyDim 29 Avr 2007 - 23:02

Texte 2





Un écho d’outre-tombe s’éleva :
« Frère Gabriel, êtes-vous parvenu à vous incarner à temps ?
— Oui, Ô mes Maîtres. Je suis un prêtre prénommé François de Erstin.
— Où en êtes-vous dans votre pérégrination, Frère François de Erstin ? Vous n’êtes pas sans savoir que l’Engeance soigne son couvain, dévorant Gaïa de l’intérieur. Elle fomente contre notre Père à tous, créateur des Mondes.
— L’Hybride est telle une anguille poisseuse qui glisse entre les mains, Ô mes Maîtres. Il disparaît avec les ombres.
— Ce n’est point là une surprise. Depuis que la nouvelle s’est répandue, Démoniaques et Angélus cherchent à poser une main, une griffe sur son épaule. Il fallait vous y attendre.
— Ce fut le cas, mes Maîtres. Toutefois, l’Hybride ne semble plus seul…
— Prends garde, Frère François, car, de nuit en nuit, le bâtard d’Imzzelgom s’enhardit. Devons-nous vous détacher un quelconque soutien, Frère ?
— Point besoin : je saurai accomplir la tâche que le Divin, notre Père, m’a confiée.
Altier, l’ange Gabriel leva le nez sur la voûte céleste :
— Ah ! David, tu n'as pas passé les limites de ce monde. Tu es toujours sur Gaïa, nous percevons ta présence. Ton âme damnée va me guider à toi…
Dans un froissement d’ailes, Gabriel se retourna vers ses pairs :
— L’Hybride sera libéré ou trépassera ! »


* *
*

Chamsin, vent chaud d’un autre pays, qui sers-tu ainsi ?
David sentit un frisson lui remonter le long du dos. Il ouvrit les yeux.
Aussitôt, le sable vint se coller à ses paupières jusqu’à l’irritation. Ce jour-là, David découvrit le goût amer des dunes dans sa bouche. Autour de lui, tout n’était que sable et poussière, matière insidieuse qui s’infiltrait dans le moindre orifice. Et David était nu.
Nu et seul. Seul et apeuré.
Qui es-tu pour l’assaillir de la sorte ?
Dans cette immensité sans nom, David suffoquait. Lui coutumier des clameurs de la vie se retrouvait noué par l’agoraphobie. Le vent du désert avait remplacé les cloches des églises ; le sable des dunes pavait le paysage avec froideur ; le Soleil – terrifiant Soleil – ne semblait jamais vouloir s’effacer à l’horizon.
Ne crois-tu pas devoir plus de considération envers le Premier ?
David suffoqua plus encore. Ses jambes malingres supportaient difficilement un corps pourtant affaibli par des années de séquestration. Les bourrasques le faisaient plier sans toutefois jamais rompre.
Tu ne l’empêcheras pas, Chamsin, de me rejoindre…
— Je… ne comprends pas… se lamenta David. JE NE COMPRENDS PAS !!
David avait hurlé, brûlé ses forces comme pour vomir ses dernières paroles, les paroles d’un condamné.
N’étais-tu pas mieux, frêle David, dans ton antre de Vitry, sous la coupelle de parents partagés entre l’instinct protecteur et la honte ? N’aurais-tu jamais souhaité croiser le chemin de ce spectre ? Pauvre David que la vie n’a pas épargné. Tu vas mourir. Tu le penses vraiment. Tu viens à l’espérer.
Mais soudain, une étrange matière accroche ta main, l’étincelle que même le vent désertique n’a pu souffler.
Un pyramidion saillait à quelques mètres de hauteur.
De son ongle, David cisailla la roche. La kératine se brisa : le sang se mêla au sable.
— Ce n’est pas ainsi que tu entreras, maître.
Derrière la construction de pierres, le spectre riait cyniquement.
— Qu’est-ce qui te fait croire que je souhaite entrer ?
— Tu veux comprendre. Donc, tu vas entrer…
David resta coi. Son cœur battait à tout rompre, y compris son essence. Il se sentait attiré et le spectre l’invitait du regard. Il allait déchiffrer l’énigme de sa propre existence. Il allait découvrir qui il était en explorant les tréfonds de cette construction. Encore fallait-il oser pousser la porte !
Une idée – folle idée – germa soudainement en lui.
— Spectre : tu en sais plus que tu ne veux l’avouer. Pourquoi devrais-je me lancer dans ce voyage alors que la source de connaissances me fait face ?
— Maître… Vous me surestimez… Vous vous surestimez… Je ne sais rien de plus que vous ne l’imaginez. Je ressens les choses, voilà tout. Sous nos pieds sonnent les trompes de la rébellion. Les Apostats attendent l’arrivée de leur chair. N’entendez-vous pas le galop de ses troupes ?
— Apostats…
— Je le sens, mon maître. Nous devons trouver l’entrée de cette pyramide sans âge… Je saurai vous guider pour desceller les gonds de celle-ci.
Le regard de David se perdit sur les blocs de parement. L’édifice n’avait rien d’une cité de sa connaissance. Ce pays n’était pas le sien.
— Où est Vitry ?
— Comment le saurais-je, maître ?
— Que s’est-il passé ? Où suis-je ?
David tomba à genoux sur le sable, le visage dans les mains. Au sang se mêlèrent les larmes.
— Maître… ? Mon père… ? Que vous…
— Je ne puis être ton père… l’interrompit David d’une voix discordante.
— Vous avez la mémoire courte, mon maître, reprit sereinement le spectre. Vous me lassez. Je ne souhaite répéter infiniment votre propre histoire. Vous êtes faible, je suis fort. Vous êtes averti, je suis opportuniste. Par tous les diables, relevez-vous ! Battez-vous !
— Je n’en ai plus la force… A quoi bon lutter sans dessein… ? A quoi bon lutter… lutter…
Les paroles de David s’évanouissaient déjà dans le vent et le sable se précipitait pour les dévorer. Car le spectre avait disparu. Tel l’aliéné dans sa prison dorée, tel le démon prisonnier des enfers, David se sentit définitivement abandonné, perdre la raison. Le fil de sa pensée oscillait dangereusement entre la démence et la rage.
Un duvet de poils naquit sur ses avant-bras.
Sa peau se flétrit.
Ses ongles s’effilèrent à la manière d’ergots.
Ses oreilles s’allongèrent.
Sa tignasse s’étoffa.

* *
*

Au même instant, dans une église de Vitry :
« Ainsi, tu as décidé de te montrer… Quel chemin fabuleux tu as parcouru, David ! Prends la main que l’on te tend et repose en paix… Car je suivrai éternellement ta destinée.»

* *
*

L’Autre Monde le gagnait quand une main glaciale empoigna son épaule à présent musculeuse. Des volutes virevoltèrent aussitôt, célébrant les retrouvailles entre le feu et la glace.
David hurla à la mort, cria puis se tut.
De nouveau, David était David.
— Tu peux le combattre, brebis égarée. Tu peux l’annihiler. Et si cela est au-dessus de tes forces, le Divin, notre Père, m’investira de sa toute puissance pour te libérer…
Le timbre était flegmatique et David n’eut aucun mal à poser un visage sur ces mots.
Au milieu du désert, les yeux noirs du père François de Erstin brillaient pourtant. Les lambeaux de sa soutane ravagée par les griffes flottaient au gré des bourrasques. Quelques grains de sable se collaient à ses cheveux hirsutes. D’un revers de la main, il s’épousseta. De l’autre main, il saisit l’Hybride à la gorge et le força à se relever.
Tout comme à Vitry, ce prêtre était apparu. Tout comme à Vitry, ce prêtre avait menacé. Tout comme à Vitry, ce prêtre chassait…
— Tu as toujours été faible, David. Incapable de te défendre seul. Longtemps, le Divin a espéré te ramener à lui, t’éloigner ainsi de ta sombre lignée. Longtemps, Il a veillé pour le salut de ton âme. En acceptant le démon, tu le déçois, tu sais…
Oui, David était valétudinaire. Oui, David s’en remettait aux bons soins prodigués. Mais David n’avait jamais rien demandé de tel.
Le Soleil rasant le frappa en plein visage. François de Erstin se plaça en contre-jour et déploya ses ailes blanches, plongeant l’Hybride dans l’ombre.
David battit des paupières. « Il y a les pauvres de Dieu et ceux du diable » l’avait, une nuit, sermonné son père adoptif. Il comprit au premier regard que la créature lui faisant de l’ombre n’appartenait ni à l’une, ni à l’autre de ces castes. Il n’y avait rien de pauvre en elle : tout était douceur et volupté. Une rémige tourbillonna un instant avant de retomber. Une pluie de plumes s’abattit avec force délicatesse. L’Angélus sourit. Tout n’était que douceur et volupté…
Hormis cette lame acérée.
— Divin, Ô mon Père, arrachez cette âme à ce corps abâtardi par le démon. Le vilain ne doit plus souffrir d’être l’immondice de l’abjection. Libérez et purifiez d’un geste, d’un souffle.
Le père François leva sa lame sacrée au nom de son Créateur. David attendait la fin comme une délivrance quand le spectre lui réapparut soudainement. Bloquant le bras armé de l’ange, il lui cracha son nom au visage
— Gabriel ! feula-t-il, crois-tu pouvoir te débarrasser de nous aussi aisément ?
L’ange retira précipitamment la main enserrant le cou de l’Hybride comme brûlé au fer rouge. Reculant, il laissa choir David sur le sable. Le visage de la créature divine reflétait l’horreur et la défaite. Il murmura :
— Qu’est-ce donc que ce nouveau maléfice ? Comment peux-tu connaître mon saint nom ?
David se fit spectateur. Le spectre répliqua plein de hargne :
— Ne comprends-tu pas, Gabriel ? Nous sommes un Apostat, nous sommes déjà libres. Nous ne craignons ni ton glaive, ni tes sermons. Pour t’emparer de notre essence, il va te falloir y laisser des plumes !
Puis, de sa voix sardonique, le spectre s’adressa à David :
— Ne le laisse pas abuser par ses histoires, David. Tu n’apprendrais rien d’intéressant ! Alors que, un peu plus loin, j’ai découvert un passage… Suis Chamsin ! Il te guidera… Suis Chamsin…
David tremblait. Le corps agité de soubresauts, les muscles roulant sous la peau, les yeux révulsés, l’Hybride était déchiré par les forces antinomiques se disputant son âme. Tandis que le spectre évoquait la rage, l’aura de l’ange tendait à imposer la paix.
— ASSEZ ! hurla David au firmament.
— Assez, supplia-t-il ensuite.
Prostré, la tête entre les genoux, il s’arrachait les cheveux.
Le silence et le bourdonnement du vent recouvrèrent leur trône. Le temps s’écoulait au rythme des larmes de David, absorbées par le sable avide comme une clepsydre malheureuse.

* *
*

La nuit drapait de son voile l’étendue désertique et ses vestiges.
David se redressa péniblement. Le spectre avait disparu ainsi que Père François. L’écho des paroles de chacun d’eux résonnait pourtant encore en David.
« Suis Chamsin… Viens, David… Nous sommes le Premier… Allons à lui… », incitait le spectre. La porte de la pyramide était grande ouverte.
« Il n’est pas trop tard, trouve le chemin qui te délivrera de ton destin démoniaque… » criait le prêtre avant d’être aspiré dans le néant.
Un tapis de plumes recouvrait le désert à quelques pas de là. David jeta un coup d’œil à cette porte obscure. Allait-elle réellement éclairer son âme ? Il crut alors distinguer une lueur, à peine plus vivace qu’un lampion en pleine ville. Sa vue se troubla, ses jambes flanchèrent.
La faim et la fatigue eurent raison de sa frêle carcasse.
Bientôt, les charognards nocturnes allaient se repaître de ce festin fortuit. Les premiers approchaient déjà quand une ombre se profila. Elle blatéra longuement en s’affaissant sur le flanc.
Le bédouin prit le poignet de David et fit signe au reste de la caravane.

* *
*

« Frère Gabriel, que se passe-t-il ?
— Ô mes Maîtres, j’ai péché par omission… Par orgueil également. Le bâtard d’Imzzelgom possède en lui les secrets de son existence. Il les découvre peu à peu. Il a développé une schizophrénie : la part démoniaque se dispute à la part humaine.
— Rien d’étonnant à cela, Frère ! Qu’attendez-vous pour y mettre un terme ? Si l’Hybride assumait l’importance de cette existence, il deviendrait une arme redoutable brandie par Imzzelgom et, gonflé par l’ivresse du pouvoir, il conduirait les troupes des Apostats pour déferler sur Gaïa. Même les Démoniaques de Samaël rallieraient probablement le combat !
— Mes Maîtres… interrompit respectueusement Gabriel. Je connais les enjeux. Mais, je crains que la force n’échoue face au bâtard. Sa puissance est déjà grande…
L’Angélus marqua un temps d’arrêt.
— Eh bien ! Par tous les saints, que se passe-t-il enfin ?
L’éclat d’outre-tombe des Maîtres était cette fois insistant. Gabriel replia ses ailes en frémissant :
— David s’est souvenu de mon nom…
L’écho des Maîtres s’étrangla. Dans l’ombre, les visages devinrent livides.
— Il est parvenu à me repousser dans le désert. Un nouvel affrontement l’amènera inexorablement à accepter ses ascendants démoniaques.
— Que suggérez-vous donc enfin ?déglutirent difficilement les Maîtres.
— Je ne sais plus, Ô mes Maîtres… Que le Divin nous vienne en aide… »
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