Elvys - bribes de poésie

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La trace

Laisser le pinceau
embrasser la toile
étreinte fougueuse
arc-en-ciel lyrique

sur la toile nue
la trace sauvage
impunie
du baiser de lumière

Une improvisation (15 min - soirée poétique) sur l'image http://www.zetallis.com/art/original/c/cathedral.jpg que vous pouvez trouver sur le site de TheArt of Stephanie Kao

Une âme en peine errait sans bruit dans la lumière
De cette fin d'après midi. La cathédrale
Laissait tinter son doux carillon vespéral.
Près du vitrail doré, la silhouette altière

Gardait les yeux baissés. Un songe la hantait
Ou peut-être elle-même n'était qu'un lambeau
De ce rêve. Au déclin du soleil un flambeau
S'alluma tel un enchantement. Il jetait

Une lueur sourde entre les piliers dressés
Et l'on voyait la flamme à travers cette femme
Comme par transparence : un sortilège infâme
Maintenait en la nef son fantôme blessé.

dans un tout autre style, sur le thème "créature fantastique"

N'oseras-tu ?

Blanche ta peau rouge ta bouche
Tes yeux dorés percent pénombre
ta beauté pale ainsi me touche
dansant sur le marbre des tombes

mon corps exsangue s'alanguit
sous ta morsure ensorcelée
je sombre dans un songe exquis
allongée dans mon mausolée

Comme toi mes pupilles d'or
Luisent dans la nuit la plus noire
Je me réveille quand tout dort
J'erre et bientôt j'oserai boire

A mon tour aux cous endormis
L'ambroisie de notre lignée
Le sang des vierges assoupies
Nous offrant l'immortalité

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Face à face

Aux miroirs sans escapades
un verre
à double tranchant

trop bu de moi l'erreur
l'à-retoucher
le sang gloire
trop bu de gêne
en ombre chinoise

mais de ta main cavalière
tant de courbes grâciées

Et la rose
de lumière indomptée
coupe à tes lèvres saillantes
ou berceau de ton suc

et le musc ravi
sous ta nonchalance

rien de toi
n'est dissout



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Tremblaie

Et je tremble
au faîte des arbres
avec des mots de feuilles froissées
par le vent taciturne

des mots d'âme lancinante
dans l'incertitude du jamais
ou presque

des mots flétris de désaveux

ô vacillante lumière
sous l'empreinte trop blanche de la nuit
ô sommeil qui me fuit
qu'on étreigne le ciel
qu'on éteigne le cri
que cesse de trembler cette ombre qui me suit

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Bouquet de rires
parmi les herbes folles

Au-delà des dunes
le sable
et ses perles de sel

Des embruns de ton silence
je folibulle un songe sans visage
Au matin j'aurai gardé
le goût du rêve entre les cils
dentelle de signes
aux volutes mytérieuses

Il n'y a
ni chemin
ni correspondance

d'ici à demain
l'instant palpite
effervescent
dans l'attente funambule

On croirait au mensonge
à la beauté des masques
dont on ne se délivre
qu'en arpentant la rive
celle de l'autre aussi
un pas de plus un pas
l'aube approche tout bas

si vous n'avez jamais été sur le blog de cette nana-là... c'est le moment !
Ah, vous la connaissez ?
son image m'a touché... voici une esquisse d'émotion en quelques mots, en réponse

http://jayani.artblog.fr/351243/dessin-a-partir-dune-image/


Protection

Tes bras pour seule armure
La chaleur de ta joue
apprivoisant ma tempe
comme j'arpente
un nouveau visage

Ton coeur chamade
et nos cheveux qui s'embrasillent
électriques

Le feu de mon corsage
sous ton regard plongeant

Tu me rassures
De ces mots qui me touchent
De ces murmures
emperlant mes cils

Je retiens ta main
un instant
un instant seulement
Cette main qui n'ose pas
je la guide
doucement
sous le drap

"bouquet de rires" a été retravaillé grâce à des commentaires. J'espère qu'il accroche moins et a gagné en unité. Voici donc :

Sur la rive des masques


Des embruns de ton silence
je folibulle un songe
où le vent porte ton visage
et le chant du ressac
me souffle tes pensées
bouquet de rires
parmi les herbes folles

Au-delà des dunes oniriques
le sable
et ses perles de sel
diamants sanguins du crépuscule

J'arpente ton rivage
dans l'ombre balbutiante
Je te devine des mains
sous l'éclat de la nuit

Je crois à la beauté des masques
dont nous délivre
la griffe de l'obscurité

Au matin j'aurai gardé
le goût du rêve entre les cils
dentelle de runes
aux volutes mytérieuses

l'instant palpite
effervescent
d'ici à demain
et j'en bois la liqueur
dans l'attente funambule d'un signe

Deuxième soir sans toi
dans l'improbable du second souffle

la nuit s'épanche
à ma fenêtre

tu me manques
avec la force des marées
qui me tourmentent

je sens
comme des papillons
dans mon cou
des confettis de toi
oubliés

tu me manques
avec la force du vent
qui me chamboule

et cette peur latente
de te perdre déjà
comme si l'insomnie
pouvait effacer
le rêve à peine tissé

un poème récent (retravail)

Aurore de gîvre

Un jour sans toi
Soleil gercé

Des livres à perte de temps

Toutes ces pages
qu'on tourne
avec ce goût de lait caillé
sur les doigts
cette absence lancinante
et ce silence
blême de solitude

Les rêves ont creusé leurs sillons
sur ma peau impatiente
mais l'automne
gramophone au timbre rouillé
ne joue plus

J'ai frémis de tes lèvres
aux murmures troublants
mais je reste transie
du boréal de ton regard
ne distinguant
ni jour
ni nuit
que cette aurore blanchie
qui m'éloigne de toi

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https://songes-du-crepuscule.1fr1.net/poemes-f14/discussion-sur-les-bribes-de-poesie-d-elvys-t1710.htm#43815

Errance

Des bribes de silence
échappées
entre les accrocs de parole

toujours la même errance
la même incertitude

la soif ne s'apprend pas
elle s'acquiert
à longueur de désert
à force d'arpenter
les ombres mortes des cratères
d'une solitude lunaire

la soif ne s'apprend pas
elle absorbe
celui qui a souffert
et le désert de vivre
lui marche sur la peau
gangrène aride

il fait sombre mourir
avant dix-huit printemps
et plus sombre encore survivre
à celle qui n'est plus

la soif ne s'apprend pas
elle survient
à nouveau
après l'effondrement du sens

il n'appartient qu'à soi de vivre plus intensément
pour ceux qui sont partis
à contre-temps

---désolée j'ai le moral en berne ---