Salut les songeurs,
J'ai remis la main, dans le fond de tiroir de mon disque dur, sur un machin en prose que j'ai écrit il y a des mois, à la base pour un blog proposant des jeux littéraires - écrire en se donnant des contraintes comme placer une liste de mots improbables
. Mais le projet a l'air mort, donc je mets mon petit verbiage à disposition de vos mirettes ici.
Prélude d'une ivresse nocturne
Il est minuit moins deux au Petit bois vert. Vénus se marre, et de sa lumière titille la vacuité quasi complète de ma chopette de bière.
Le schlouk ambré, qui va avant l'ardoise achever de compromettre ma comprenette cagneuse, me mate, goguenard.
En face de moi, c'est C. Régulièrement, nous nous badigeonnons les badigoinces, et de concert nous chauffons le four après un spectacle. Jusqu'à ce que nos têtes soient passées à la centrifugeuse. Surtout la mienne. De tête. Je crois.
Ce rituel bancal nous pousse à d'exquises excentricités. Un soir, C s'est mis carpette à la vodka au Perestroïka, si bien qu'elle est parvenue à articuler «le vif zéphyr jubile sur les kumquats du clown gracieux», dans l'idiome d'Axionov.
Il est minuit au Petit bois vert. Les verres sont vides, les visions vagues. Mon palpitant rougit mes lèvres.
Ah ! C, je désire tant te faire jouir de ma strette intime.