Pré-histoireIl mit la main au flanc de l'animal
mort et gueule silencieuse,
la plaie entait en lui un vif bestial,
la chasse avait été rieuse.
Et sa main qui avait frappé
avait faim d'une autre nourriture,
il se leva soudain, happé
dans les contournements d'une fissure.
Il frémissait, il était pâle,
ses doigts étaient souillés d'un désir neuf
puisé au souvenir d'un râle,
des regrets le secouaient comme un veuf.
*
Le feu sur la paroi de la caverne
parût une proie à saisir,
ses anciens plaisirs lui semblèrent ternes,
il fallait plus pour l'éblouir.
Il apposa sa marque sur la pierre :
la roche saigna pour l'humain
son effroi sous la forme de sa main,
et son bonheur dans la poussière.