Concours de poésies n°10 - JE suis le plus beau !

Hop !

Et voilà ! cela aura pris plus de temps encore que les précédents et je m'excuse encore une fois très platement...
PLum PLum, précédent vainqueur, nous propose donc le thème suivant :

Thème : "Miroir, mon beau miroir.... !"
Date limite : 29 novembre, 23h59

Il y aura une semaine de sondage pour choisir, dans la semaine qui suivra

Pour participer, deux possibilités :
- poster directement votre poème sur ce fil
- envoyer votre poème à l'adresse des songes : brevesducrepuscule@free.fr en indiquant bien le sujet (concours de poésies 10

Oserez-vous regarder dans le miroir, déjouer votre avenir ou simplement... votre reflet ?

Siel

Kaléidoscope


Ton regard de verre bleuté
Infuse en moi de tous côtés
Ma main s'avance pour t'étreindre
Heurtant la glace sans t'atteindre

Cernée de souvenirs brisés
De ces mensonges irisés
Je me reflète en cette cage
A l'infini à ton image

Comme d'autres tu sais me plaire
Malgré ton penchant similaire
Envers les beautés masculines
Dont je n'ai la grâce féline

O mémoire aux parois étroites
O coeur intriqué dans sa boîte
En quelle saison annoblie
Agira le poison d'oubli

Comment oublier ton visage
Incrusté dans mon paysage
En mille éclats de mosaïque
Ephèbe de la Grèce Antique

Mon miroir et mon juge

Tout pourrait être tellement simple
Sain et honnête, pour changer
Tellement clair sans toutes ces feintes
Qui nous oblige à nous leurrer

Il faudrait pouvoir d’abord
Dans le miroir, s’endurer
Accepter ensuite son sort
Laisser le temps nous aider

Il faudrait pouvoir cesser :
D’opposer nos volontés
Au conformisme de nature
D’apposer nos signatures

Il faudrait juste nous laisser guider
Suivre les murmures venant du cœur
Résister aux peurs qui nous emmurent
Simplement avoir confiance, s’aimer

Dis-moi

Les lèvres gonflées
La chevelure blonde
Le nez refait
Les pommettes rondes

Miroir, mon beau miroir
Dis-moi si il m'aime

Les cernes pochées
Le teint blafard
La ride creusée
Les yeux sans fard

Miroir, mon beau miroir
Dis-moi si toujours il m'aime

Les dents cassées
La joue en sang
Le poignet foulé
Les ongles manquants

Miroir, mon beau miroir
Dis-moi où ça nous mène

Dis-moi pourquoi cette peine

Peut-on aimer avec l'espoir
Que l'autre aussi nous aime
Sans que ne vienne le soir
Et qu'il déverse sa haine

Métroviseur

Bien calée dans mon strapontin
Je résiste
Aux trépidations de la rame

De son regard flottant au loin
Trapéziste
Il pénètre jusqu'à mon âme

A le fixer ainsi d'instinct
Si j'insiste
Je risque de briser le charme

Aussi je m'incline et je feins
Fataliste
De m'absorber dans la lucarne

Nous entrons dans le souterrain
Sombre et triste
Sous l'enchantement je me pâme

Car dans le métropolitain
Fantaisiste
Son reflet soudain se pavane

Le miroir des flots

« Je t'aime » lui a-t-il dit
Dans le froid de la nuit
Une caresse sur la joue
Un baiser dans le cou

Les yeux pétillants
Les joues empourprées
Le cœur palpitant
Elle s'est mit à rêver

Sur le Grand Canal
Un coup d'œil elle a jeté
A l'image détestable
Qu'offrait son reflet

D'une claque sur l'eau
Elle dispersa ses maux
Et réduit en silence
Le poids de sa souffrance

Au château de Versailles
Il y a des fontaines
Au bord desquelles la canaille
S'amuse à dire « je t'aime »

Dans la galerie des Glaces
Elle a dansé, dansé
Bien plus d'une fois la valse
Dans les miroirs, virevoltait

Puis il l'a raccompagné
Elle ne savait rien du marché
Que son amour l'avait vendu
Un Louis d'or pour sa vertu

Elle s'est échappée, dénudée
Vers les jardins labyrinthiques
Affolée, à la recherche
D'une issue hypothétique

Dans l'eau elle s'est immergée
Gelée, la peau lui piquait
Pour fuir le miroir des flots
S'assoupit, sereine, flottant sur le dos

Au château de Versailles
Il y a des fontaines
Qui vous prennent en tenaille
Qui vous noient, qui vous saignent

Misérable arrogance

Dans cette tentative futile
De me dévoiler à vous
De me montrer fragile
Le coeur au garde à vous

J'ai oublié combien le temps
A défaut de panser les blessures
Se charge de changer les gens
D'empirer leur nature

Pourquoi m'accepterais-je ainsi
Quand la seule image que vous renvoyez
Non contente de ne pas donner envie
Se révèle différente de la réalité

Car la vérité toute nue
C'est que je me trouve très beau
Il est dommage que vous ne l'ayez vu
Sans cela point besoin de le justifier par des mots

Mensonges du crépuscule


Je me rappelle un soir qu’en la bouche de Mère
Un petit prince m’a dit, de son lointain désert,
Que l’essentiel est invisible pour les yeux
Et que seul doit compter le bonheur d’être deux.

« Miroir, mon beau miroir, je suis bien le plus beau,
Et ce petit enfant était le roi des sots ! »
Ai-je passé ma vie à tancer mes reflets.
Et tous en convenaient, puisqu’ils me les rendaient !

Narcisse était fou, qui guignait en l’eau mage,
La preuve que Dieu fit l’homme à son image,
Et mourut desséché à portée d’une eau sombre,
Perdu dans sa folie, à se croire son ombre.

Au delà de l’echo d’un éclat passager,
J’ai construit un désert qui n’a rien de princier
A croiser ce regard qui ne peut voir que lui,
Et trop tard j’ai perçu tout ce qui est joli.

Miroir, mon beau miroir, j’ai voulu te briser
Et mille fois ma souffrance tu m’as renvoyé.
Ce soir, mon beau miroir, je voudrais me noyer,
Traverser tes mensonges et tout recommencer.

"Ego te absolvo", ridicule imposteur !
Ta détresse coule à flots dans l’onde qui pleure
Avec toi les beaux yeux de ta femme dont l’eau
Fut le seul miroir qui t’ai jamais rendu beau.

A toi petit prince je veux dire merci
Avant de m’en aller car enfin j’ai compris :
Si l’essentiel est bien au delà de nos yeux,
C’est dans ceux de l’aimée que l’on voit encore mieux !

L'Arche Solaire

Les miroirs qui scintillent
Ont une face obscure
Sans laquelle rien ne brille
Sans laquelle rien ne dure

La lumière amplifiée
Par les faces brillantes
Peut aussi sacrifier
Toute entité vivante

C'est ainsi qu'au laser
Lors du combat dernier
Les hommes s'entretuèrent
Ne laissant qu'un charnier

J'ai déployé mes ailes
Deux immenses miroirs
Tournoyant sous le zèle
Des photons de l'espoir

L'énergie du soleil
Me propulse, moi l'Arche
Qui conduit vers l'Eveil
Les rescapés du crash

Par la réflexion d'ondes
Sur mes voiles cosmiques
Nous gagnerons un monde
Un ailleurs magique

Dans cette galaxie
Nouvelle les humains
Lanceront un "merci !"
Aux miroirs de demain