Le début : un exercice dangereux ?

Voila, nouvelle discussion pour les songeurs. J'avais il a quelques temps poster un sujet sur la fin d'une histoire, pour trouver des pistes de ce qu'apporte une bonne fin. Mais il est un fait aussi primordiale : Il n'y a pas de fin, là où il n'y a pas de début.

Donc voila, c'est quoi vos méthodes pour écrire le début de vos textes.


Alors, à moi de commencer :

Franchement, c'est la partie la plus difficile pour moi, et en fait pas que dans l'écriture, mais dans un peu tout. Si je bloque, et je bloque souvent, voir meme tout le temps, sur le début, impossible de continuer. Bon, après, tout va tout seul et à une vitesse grand V. Mais tant que j'ai pas le début, impossible.

Exemple, J'ai eu un rapport à faire il y a deux ans. J'étais complètement bloqué sur le début, et impossible d'écrire le milieu ou la fin, ça venait tout simplement pas, même en se forçant. Et le temps passait, et ma prof s'inquiétait que je ne rendes rien. Et pis, deux jours avant de rendre copie, j'ai réussit à écrire les premières lignes, un début qui me plaisait, et tout le rapport à suivit. Je ne pouvais tout juste pas m'arrêter. Les 70 pages ont été bouclées dans la nuit et à 7h, le rapport était prêt à être relié.
De même, pour la soutenance orale, il fallait présenter un Power Point. Là, le même problème. Je n'arrivais pas à trouver un début satisfaisant, et pis dès que j'ai trouvé, bam, il est sortit en quelques minutes.

Et là, en fait, j'ai un peu le même problème pour mon histoire. Je trouve pas de bon début. Il faut dire, c'est un sacré challenge.

Plusieurs questions se posent :

- Que doit contenir le début d'une histoire ?
- Faut-il une présentation du monde, ou bien faire intervenir directement l'acteur principal?
- De plus, comme j'ai déjà lu, le véritable commencement d'un récit se fait plus loin que dans l'histoire originelle?

A l'inverse d'une bonne fin, un début se doit d'être excellent ? Il n'est pas très agréables j'imagine d'attendre le deuxième chapitre pour être entrainer par l'histoire.

Pour ma part, pour l'instant, mon histoire devrait débuter sur une scène qui ne fait pas intervenir le personnage centrale. Est-ce un mal ? Disons que mon premier chapitre narre un fait qui va amener mes deux personnages à entrer en scènes.

Bon assez parler de moi, et vous dans l'histoire ?

Luka

Le début...

Peut etre faut-il faire la distinction entre début d'une nouvelle et début d'un roman.
Car, si on parle d'un roman, je suis assez de ton avis : le début de l'histoire s'effectue le plus souvent qu'après une très grosse dizaine de pages (si ce n'est pas plus...).
Par contre, pour une nouvelle, je crois que, au contraire, l'amorce doit "claquer" : on doit être pris dans une ambiance. Il me semble que cela doit aller beaucoup plus vite, à l'essenSIEL.

Après, comment faire ?
Pas certain qu'il y ait une recette. La conception d'une histoire peut se faire à partir de détails. De ces détails naissent des scènes que l'on visualise. Demeure ensuite à les mettre en forme et en mots.

Siel

*Lève les yeux au Siel* "Ouais, j'suis assez d'accord avec toi sur la distinction roman/nouvelle.."

A mon idée, le roman commence comme une pièce de théatre: d'abord il y a une description (pas trop lourde non plus vu qu'on peut développer par la suite) du décor, ou tout simplement de l'ambiance, s'il s'y trouve des gens, puis tu fais entrer tes personnages là dedans ==> c'est la perturbation qui va lancer gentiment l'enjeu. Sinon, l'inverse: tu centres tout sur le personnage et sa vision de l'endroit où il est avant d'emmener les éléments qui vont l'obliger à bouger. Sauf bien entendu si tu préfères te centrer sur un panorama large de la situation, genre les intro à la star-wars et pafff! grosse action. Après on a tous nos techniques, mais bon..

La distinction entre roman et nouvelle que Siel nous fait est assez véridique, on peut même la faire avec romans/novellas/nouvelles/microfictions qui reprennent le même principe narratif en l'écourtant à chaque fois.

Je suis en train d'écrire un petit roman on va dire, au début ce n'était pas programmé, c'était juste un délire entre potes de fac qui se demandaient comment changer un peu de la norme actuelle, j'ai proposé en riant de faire un texte sur les phasmes et on a tous bien ri et on a dit que c'était qu'on rirait encore plus en le lisant et j'en suis à 50 000 signes et quelques (même si, d'ailleurs, ça ne fait plus rire que moi). Bon ma vie s'arrête ici. Le début est un gros délire, comme tous les débuts. Tu as ton idée de l'histoire, c'est-à-dire des péripéties, des personnages et de comment ils vont faire enocre plus de péripéties jusqu'au dénouement. Le début, il faut bien être honnête, c'est la dernière chose à laquelle on pense sérieusement. Le début est souvent très ennuyeux à écrire quand on commence et donc très ennuyeux à lire.
Il faut préciser qu'au niveau de l'écriture deux écoles s'opposent ; ceux qui privilégient un long temps sans écrire, à penser, prendre quelques maigres notes, réfléchir et mettre en place toute la stratégie narrative avec d'écrire sérieusement. Les autres font, en gros, l'inverse. Ils commencent à écrire et voient ce qui va, ce qui ne va pas, ce qui est exploitable et ce qui ne l'est pas. Perso je suis dans ces derniers, au grand dam de mes enseignants en écriture. C'est l'école des jeunes chiens fous, mais elle a un avantage : tu pars dans le délire eet à chaque scène tu écris tu sais qu'il y en a des centaines d'autres de possibles. Donc ton début, si tu veux écrire le début en premier, va être le premier de tes délires. Autant dire : la base bancale que tu ne rendras tangible qu'à la fin.
Le début est très pénible à écrire, parce que si le lecteur s'endort au début tu as perdu la partie. La fin c'est le plus facile, tu peux laisser les motivations des personnages les exploser.
Bon je me suis perdu dans ma logorrhée U_U

En bref : le début tu le fais en premier temps pour savoir d'où part ton intrigue. Tu le refais une fois que tu sais où aller. Si les parties étaient des êtres vivants le début aurait l'espérance de vie la plus longue.

Voilà.

Je n'ai strictement aucune idée de si je suis clair ou non.

Oui, c'est ce qu'on m'a dit aussi. Le début que tu écris, ne sera jamais le vrai début. Si tu pars du bon évènement, quand tu aura écris la fin, tu reviendras sur le début, et tu sauras comment le tourner.

Un autre conseil qu'on m'a donné, et que je vous redonnes aujourd'hui. Pour commencer ton histoire, si tu as des problèmes pour trouver le bon début, ne t'en soucis pas. En fait, écris ce qui te vient, même si ça raconte des faits passé qui se sont dérouler 1000ans avant ton histoire, et pis tu verras, tu ecriras de bout en bout. Une fois tout écrit ton histoire, tu verras exactement ou est ta scene de début, et tu saura tout ce qu'il faut couper. Et là, ne regrette rien.

Vala

Luka

Pour moi, le début d'un roman se vit. Je n'écris pas tant que je n'ai pas une représentation visuelle de ce que je compte commencer. Qu'elle soit abrupte ou plus subtile, pour moi c'est une question de ressenti. C'est à la première relecture et avoir enchaîné sur plusieurs pages que je décèle la lourdeur ou la fluidité de l'amorce. J'aime beaucoup commencer sur un dialogue, ou une situation floue, que je développe plus tard. C'est l'un ou l'autre.