Titre : Artefact Machine à écrire 1.0
Nombre de pages : 576.
Editeur : Albin Michel.
Structure : deux novellas et un essai expérimental sur la condition de l'écrivain, respectivement "Vers le nord du ciel", "Artefact", "Le Monde de ce Prince".
Thèmes abordés : fin du monde, religion, conscience, écriture.
Résumé éditeur : Deux tours américaines fracassées par le ciel.
Une mystérieuse valise violette dans les mains d’un homme libre.
Un tueur impitoyable prétendant être le frère du Diable diffuse en direct ses propres crimes sous les yeux du monde entier…
Trois fictions encore plus vraies que la vérité, trois fictions qui n’en font qu’une seule, où vous descendrez vous-même les escaliers de la tour nord du World Trade Center dans les hurlements des aciers vaporisés. Une Trinité où vous ouvrirez vous-même la valise violette à la recherche de votre futur. Une dualité où vous laisserez vous-même le Diable pénétrer douloureusement votre corps. Vous n’avez pas fini d’en apprendre sur vous-mêmes.
Avis personnels :
si j'en suis venu à m'intéresser à Dantec, que je connaissais déjà comme "l'écrivain mystico-punk" de notre génération, c'est surtout après avoir vu le terrible film "Babylon A.D." où Kassovitz, fidèle à lui-même, témoignait de son incapacité récurrente à unir la photo d'art au scénario solide comme un bunker. Ce qui n'a pas été sans m'interpeller, Dantec est, des écrivains contemporains français, LE maître de la science-fiction idéologique (ce qui devrait être un pléonasme), maître du mélange des genres, capable d'associer l'héritage des cultures populaires (cyberpunk, polar,etc.) à la langue qui, à défaut d'être belle, est poignante, agressive, imprévisible à l'image des personnages de l'Homme, peut-être.
Cependant on est bien forcé de reconnaître une certaine réputation de penseur fumeux quand on observe les incroyables digressions qui nourrissent souvent ses livres, et c'est pourquoi je m'étais tournée vers cette œuvre, trois mini-romans, fatalement on fait au plus vite. trois mini-romans, trois fictions différentes et unies par un thème commun ; l'écriture (ce qui parait logique tant au niveau pratique que fictionnel), écriture qui permet via son incroyable pouvoir (que chacun ici connait) de lier tous les autres thèmes, d'abolir la dictature de la page-totre et de transfomer les fictions en un immense tryptique où divers idées se mêlent et parfois s'affrontent.
L'univers de Dantec est sombre, peut-être pas autant dans ce livre que dans certains autres ouvrages (au vu des résumés et des extraits) mais ce n'est pas un monde qui transpire la joie de vivre, on y parle d'Apocalypse, de Guerre mondiale, de solitude. Monde qui a amené l'auteur à exprimer des idées et à se faire taxer de facho, réactionnaire, etc. Son dernier article (visible sur
son site internet ) témoigne bien de ses idées subversives, choquantes pour certains d'entre nous, provocs peut-être ?
En fait, peu importe, Dantec est un penseur et un écrivain, un écrivain et un romancier. D'un point de vue littéraire lire de la fiction fait partie de motivations tout à fait honorable, comprendre et écouter les idées des autres aussi, remarquez.
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